Résumé
Résumé :
La philosophie, de « philos-Sophia », est un savoir et un mode de vie, entre Diogène ou Wittgenstein, les plus solitaires et Empédocle, Popper ou Sartre, les plus publics. Comme savoir, elle n'est pas spécifiée, dirions-nous, limitée à un tel objet, mais étendue à tout être, l'être par analogie : Dieu, l'homme et la société en leurs multiples manifestations, l'univers en ses dimensions, ... Précisément, elle est, d'ailleurs comme tout savoir, une approche, un regard et, ce regard est acéré. Pour toute question étudiée, la philosophe est critique, au préalable, comme une sorte d'hygiène de la raison, puis préoccupée par ce qui expliquerait adéquatement le réel. Alors que les sciences, à tous leurs niveaux, cherchent des explications immédiates de leurs objets, la philosophie s'occupe de leur autre dimension, celle des causes plus élevées, unifiant les savoirs. Pour tout problème naturel ou humain, loin de résoudre l'immédiat par l'immédiat, les philosophes de tous les temps proposent des solutions, provisoirement suprêmes. Voilà qui motive de venir vivre avec les philosophes. Apprendre les savoirs, c'est un moment nécessaire : les lettres, les mathématiques, la physique, la biologie, ... mais, les ouvrir à la philosophie, c'est supérieur, ce qui permet de les inscrire dans des vues larges et de les rendre plus humains, dans l'unité de « l'intelligence rationnelle », de l'intelligence collective et de « l'intelligence émotionnelle ». C'est ainsi : le droit n'est au complet que lorsqu'il est élevé à l'équité, la politique élevée à la justice et à la sagesse, l'économie au partage, la physique et la géographie à la beauté de la nature, ...
Auteur(s) :
Isaïe Nzeyimana est professeur de Philosophie à l'Université du Rwanda. Son ouvrage « Philosophie et rationalités » en plusieurs séries est une Petite Encyclopédie de Philosophie à usage didactique.