Résumé
Il s'agit ici d'un véritable récit d'autofiction, écrit dans une langue sobre et précise. Sur les traces d'un père complexe, tantôt bienveillant et tantôt forcément injuste, voire cruel. Autoritaire et colérique. Un père appartenant à l'ancien monde, le monde d'avant. Celui de l'enfance et de l'adolescence du narrateur lui-même, dans les années 60 et 70. Celui, encore, d'avant la maladie d'Alzheimer du père. Celui d'un milieu plutôt modeste et fermé.Bernard Noly, avec ce premier ouvrage, nous relate à sa façon, avec une grande pudeur, une histoire simple, de famille. Ce livre aurait pu prendre pour titre : Les colères du père. Mais la vieillesse est venue, et la faiblesse, elle aussi, l'instinct de survie, le temps non de l'oubli mais de la réparation. De tout ce qui peut êtreencore sauvé, ou rattrapé.« Il n'y avait là qu'une vie ordinaire, douce en apparence, alors pourquoi me restait-elle un peu en travers de la gorge ? », nous confie dans ces pages le narrateur.COMMENT ?Avant de se jeter dans l'aventure de l'écriture, la gueule du loup, Bernard Noly, on le sent (et on le sait) d'emblée, a beaucoup lu, et beaucoup fréquenté les grands récits ou romans de la deuxième moitié du vingtième siècle : Marguerite Duras, Claude Simon, Albert Camus, le Nouveau roman... Et si cela n'a pasdirectement influencé son écriture, au lyrisme très feutré, cela sans doute a servi à façonner son esprit et à affûter son caractère. Face au père malveillant, un seul style pour l'auteur était envisageable. Celui de l'authenticité.