Résumé
La noria est un symbole de la Méditerranée et des pays où l'eau est un mirage d'or. Elle unit la science et la poésie, la terre et le ciel, la profondeur et la hauteur. C'est un mot d'origine arabe et puis espagnole, pour indiquer le génie de l'homme dans les dialectes du Sud de l'Italie on l'appelle l'engin, du latin ingenium et la force de ses rêves, pour gouverner le monde et pour suivre la route de l'imagination. Noria c'est construire, avoir confiance en l'homme, suivre les chemins multiples qui sont devant nous, entre l'horizon et les lignes à perte de vue. Et surtout être unitaires, ne pas séparer poésie et science, et donc sciences humaines et sciences soi-disant exactes. Le microcosme de la noria exprime un ordre cosmique, une harmonie de la pensée et de l'âme. Le grincement ancestral de sa roue est le rythme de la musique de l'être. L'être le plus près de l'engin puisant de l'eau vierge des couches de la terre est l'artiste, de toute sorte, c'est-à-dire l'artiste total, de la parole à la formule pure des mathématiques. Artiste auteur et artiste de l'art visuel. Coup de génie de l'un et signe écrit de l'autre. Intérieur et extérieur qui se fondent dans l'Un. Cela implique l'unité de l'histoire, de la tradition et de l'avant-garde, de l'intuition et de la raison. Tout est littérature et tout est art. Le XXe et le XXIe siècles le prouvent dans tout acte de la création. Le sujet y est le centre de l'art. Et sujet signifie homme-être. Et temps de l'instant, c'est-à-dire temps éternel, sens de la beauté, route de l'harmonie, et aussi sens de la justesse. L'oracle de Delphes ne dit-il pas que « le plus juste est le plus beau » ? François Cheng a raison : « Nous sommes tous plus ou moins artistes » (il ouvert et cur battant. Comment envisager et dévisager de la beauté, avant-propos d'Antoine Guggenheim, Paris, Desclée de Brouwer - Collège des Bernardins, 2011, p. 53). C'est le chemin de Noria. L'art synthétique du monde. La synthèse des choses. Art et nature inséparables. Poussée novatrice entre tradition et avant-garde, en dialogue perpétuel avec l'homme. Nous suivrons la route de l'art total, pour le nouvel édifice de l'avenir que nous espérons contribuer à édifier. Est-ce de l'utopie ? Nous ne le pensons pas. La littérature et les arts sont une usine en feu, inépuisable. Est-ce le Grand uvre de Stéphane Mallarmé ? Peut-être. Nous voulons rester en la modestie de la confiance totale dans la parole, dans la couleur, dans la matière, dans la lumiè