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N'enterrez pas la france
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Librairie Eyrolles - Paris 5e
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N'enterrez pas la france

N'enterrez pas la france

Jean-Pierre Jouyet

327 pages, parution le 15/02/2007

Résumé

Vous en avez assez des discours alarmistes sur le prétendu déclin de la France ? Vous ne supportez plus d'entendre dire que notre modèle social est vieux, condamné à disparaître ? Vous croyez dans le rôle d'un État efficace mais aussi à l'économie de marché, sans illusion sur les excès d'un capitalisme financier ? Vous pensez que la France a un grand avenir dans l'Europe de demain en refusant les sirènes du nationalisme et du repli sur soi ? Que l'élection présidentielle de 2007 peut être le départ d'un sursaut nécessaire, d'une adaptation de la France aux enjeux du XXIe siècle ? Alors ce livre est fait pour vous. Il est né de l'ambition commune d'un acteur et d'un observateur de la vie politique des vingt dernières années qui ont cherché, en ce moment si important pour notre vie démocratique, quelles réformes vont permettre à la France d'éviter le décrochage promis par les Cassandre. Jean-Pierre Jouyet et Philippe Mabille disent, preuves à l'appui, que ce pays va mieux que les Français ne le pensent généralement car nous vivons une période de mutation plus qu'un déclassement. Malgré des poches profondes de précarité, la France reste un pays riche ; sa démographie est la plus élevée d'Europe ; en économie, le secteur privé s'est adapté de façon brillante et depuis dix ans, la gestion des entreprises publiques s'est rénovée ; elle reste la sixième puissance économique mondiale... Sans afficher un optimisme naïf ni sous-estimer les réformes à accomplir, considérons les faits, sachons que l'avenir n'est pas si noir et que la France peut nous étonner.

L'auteur - Jean-Pierre Jouyet

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Sommaire

Le soi-disant déclin de la France se niche dans nos têtes ou plutôt s'instille dans l'opinion grâce au savoir-faire et au faire savoir d'intelligences brillantes. Quel triste et étrange spectacle que de confronter le désir quasi morbide d'une certaine élite, d'enterrer la France aux commentaires de nombre d'intellectuels et éditorialistes étrangers qui saluent les résultats insuffisants que notre pays engrange et apprécient la résistance d'un certain esprit français dans le monde global. Peu ou pas de confirmation objective de ce déclin, et pourtant l'instruction à charge tourne à la paranoïa chez certains amis. Les performances économiques de la France s'améliorent : croissance plus affermie en ligne avec les autres économies européennes, chômage en baisse certes mécanique (démographique) ou volontariste (reprise des emplois jeunes, programmes d'emplois à domicile, CNE), volonté nouvelle de rénover le dialogue social, d'assurer la primauté de la loi sur le contrat, État en progrès grâce au développement d'une culture de la performance et de la transparence, révolution silencieuse de la gestion publique grâce à la nouvelle loi organique sur les finances et au diagnostic partagé sur la menace de la dette, pénétration accrue et très rapide des nouvelles technologies de l'information (e-commerce, e-administration, e-convivialité, e-débats...), des milliers de blogs se créent chaque jour à un point tel que la pratique et la culture politique s'en trouvent toutes chamboulées, réseau d'infrastructures de communication comparable aux meilleurs standards internationaux grâce aux paris sur le haut-débit et la numérisation. Si cela n'est pas une nouvelle naissance, cela lui ressemble.

Bien sûr toute période de renaissance est précédée du moyen âge et connaît de profondes transformations avec leur lot de spasmes et de convulsions.

Cette renaissance est certaine car nous entrons dans une ère nouvelle : celle de la connaissance, de l'innovation, de la mobilité, de la fluidité, de l'échange, et peut-être de l'impalpable. Pour le Français, toujours fasciné par l'idée, le concept, l'abstraction, quelle chance que de toucher au Nirvana grâce à cette nouvelle croissance immatérielle. Il suffit de mobiliser des idées, d'attirer des talents, de bénéficier d'atouts intellectuels et surtout de les valoriser pour être parmi les tout meilleurs mondiaux. Point n'est besoin d'être riche en pétrole, d'avoir des milliards de bras, de travailler à corps perdu. Il n'est question que de bien s'organiser et de valoriser ses traditions, sa mémoire, ses terroirs. Dans une économie sans frontières, nous avons la certitude d'une renaissance nationale. Nous n'y échappons pas. Nous sortons du moyen âge, nous avons besoin de changement. Nous percevons les premières lumières de l'aube mais nous n'y croyons, habités que nous sommes par les réflexes et les coutumes de l'ancien temps. Comme toute renaissance, celle de la France du xxie siècle exige patience et ténacité. Croît-on que le passage du moyen âge à la renaissance s'est construit sur la rupture ? Que nenni. Il a fallu bien des réformes – la réforme qui parcourt tout le xvie siècle – pour arriver au siècle des lumières, bien des guerres pour achever notre concorde dans la modernité. Il n'est qu'à relire Michelet pour comprendre que la patience et le courage sont mères de la réforme, alors que la rupture n'est que violence en France, que rien n'est plus étranger à notre tempérament que la rupture civile. C'est bien pour cela que la droite, elle-même toujours encline à brusquer le rythme pour les autres (peut être pour mieux sauvegarder quelques rentes et apanages sous couvert de patriotisme économique), a tant hésité à confier à Nicolas Sarkozy son destin : elle ne s'en est remise à lui qu'après qu'il ait abjuré la rupture. C'est peut être aussi pour cela que la gauche s'en est remise à Ségolène Royal qui a bien vite compris que la rupture par rapport à l'héritage socialiste, à notre tradition démocratique représentative ne lui vaudrait que mauvais coups (qu'elle a reçus et encaissés) et qu'elle s'est empressée de délaisser cette posture pour mieux faire valoir sa différence... peut-être au risque de perdre une partie de son identité et de son image virginale. Ces deux leaders sont plus pragmatiques que dogmatiques. Nicolas Sarkozy évoque souvent la rupture mais négocie dans la plupart des fonctions qu'il a exercées. Ségolène Royal donne l'image de la rigueur et de la vertu alors que sa culture reste fondée sur une logique de dépenses publiques et de subventions.


Nous ne pouvons pas nous payer aujourd'hui le luxe d'une révolution, de nouvelles guerres civiles ou idéologiques. Ce dont nous manquons le plus, comme le note fort justement Michel Rocard, c'est de pratique réformatrice. Que nos politiques apprennent l'abécédaire et la grammaire de la réforme, et nous nous porterons mieux. Mais une mauvaise grammaire politique ne signifie en rien le déclin d'un pays (le dit-on des États-Unis alors que la grammaire bushienne est pour le moins approximative).

Quelle opportunité pour nous, si prompts à opposer mondialisation et nation, que cette union retrouvée entre le monde et le génie français. Avec la fin des trente glorieuses, les Cassandre ont cru voir s'accomplir dans le chaos pronostiqué de la mondialisation, la mort des espoirs de croissance et d'une société plus juste. Stop. L'avenir n'est pas mort. Il est ailleurs. En friche sur d'autres champs qu'il nous revient de cultiver pour cueillir les fruits de notre intelligence.

Le grand champ, c'est le savoir, la richesse humaine. Faisons fructifier ce capital humain comme nos parents, labourer le sol, construire les usines, les faire vivre, bref valoriser le capital physique et le travail industriel. D'une éducation modernisée plus ouverte à l'international, aux nouvelles technologies, aux réalités économiques et scientifiques dès le plus jeune âge, dépendra la compétence scientifique, la créativité des artistes, le dynamisme des industries culturelles, de l'environnement et de la santé, principale source de croissance et d'activités... en France et non pas en Chine. Constituons avec nos partenaires européens des pôles d'excellence universitaire et de recherche. Nous avons bien en football une Champions League qui draine talents et audiences. Pourquoi ne serions nous pas capables, de Paris à Londres, en passant par Bologne, Bruges ou Barcelone de promouvoir les meilleurs équipes d'enseignants et de chercheurs où américains, chinois, indiens viendraient jouer chez nous, c'est à dire enseigner, créer ? Pourquoi ne pas bâtir ensemble une grande agence d'innovation européenne chargée d'identifier les technologies clés de demain ?

Autre champ, celui de l'organisation de travail. Changer, et nos réflexes, et nos préjugés. Dans cette nouvelle économie, nous ne gagnerons pas en travaillant plus et en étant moins rémunérés. Nous gagnerons en travaillant autrement, autant chez nous qu'au bureau, autant à vingt ans qu'à soixante-dix ans, après avoir connu des périodes de ressourcement, vécu différentes expériences, connu d'autres cultures, non que les tâches intellectuelles suppriment les fonctions pénibles mais tout simplement parce que la créativité n'a pas d'âge. Ayant dès lors des législations sociales différenciées pour ce qui touche au lien activité retraite, à la répartition du temps de travail tout au long de la vie. Mais il conviendra à l'inverse que les salariés soient davantage associés à la valorisation de la création collective, que les ressources tirées de la propriété intellectuelle soient mieux réparties, bref qu'il y ait une meilleure association de tous aux fruits du capital intellectuel...

Ainsi nous pourrons tout à la fois éviter d'assimiler flexibilité et précarité et faire en sorte que les cadres et employés français et européens préfèrent s'exiler aux États-Unis et en Asie.

Au-delà de ces paysages déjà bien réels se profile l'horizon indépassable de l'Europe et de notre planète.

Avec la renaissance française, l'Europe retrouvera ses couleurs. Une France confiante reste le pilier d'une Europe sûre et forte. Approfondissons nos liens, unissons nos efforts tout entier tournés vers l'avenir, la bataille de la création et de l'intelligence. Ce n'est pas tant le modèle français qui est malade, que le modèle européen qui reste à inventer. Accordons nous avec ceux qui souhaitent avancer vers une Europe plus structurée au service d'une ouverture aux nouvelles opportunités mondiales. Cessons d'opposer patrio-protectionnisme et libéralisme échevelé dans un ensemble politique amorphe dilué dans un marché sans limites, sans repères et sans règles.

Une Europe structurée, dotée d'une identité bien définie, appuyée de solides valeurs communes, notamment en matière d'intégration et de développement durable, mais aussi une Europe résolument ouverte et acceptant sans réserve la nouvelle compétition économique, sera à même d'accueillir de nouveaux membres (y compris ceux qui comme la Turquie concilient des liens ancestraux et une culture différente) dès lors naturellement qu'ils adhèrent aux principes démocratiques et comme nous, assument leur histoire, toute leur histoire. Mais cette structuration politique, cette solidarité retrouvée de l'Europe, cette communauté de destin et de désirs commande tout. De cette vision procède toute évolution, pour être clair, tout élargissement. Si dans les deux années qui viennent nous agissons alors, mais alors seulement, le 29 mai 2005 n'aura pas été inutile.

Un monde finit, un monde renaît sous nos yeux. Plus mobile, plus incertain, plus paradoxale : alors que nous avons été bercés par l'antenne gaulliste, l'inlassable quête gaulliste pour un monde multipolaire (puisque le bipolaire ne laissait pas une place suffisante au Général). Nous l'avons enfin ce monde multipolaire. Nous devrions en être satisfaits. Et bien non, nous en avons peur. Nous ne sommes pas les seuls. Ce nouveau monde nous émerveille par ses possibilités inouïes d'invention, il nous tétanise en même temps : terrorisme, catastrophes écologiques, résurgence de la menace nucléaire, montée des intégrismes politiques, immigrations de masse non contrôlées, creusement des inégalités entre très riches et très pauvres... tout a déjà été passé en revue. Partout les mêmes craintes, la frilosité n'est pas une exception française. Il suffit de regarder les nouveaux nationalismes japonais (depuis la désignation de M. Obé), le néonationalisme américain symbolisé par la construction d'un mur avec le Mexique, l'affirmation plus marquée de l'identité britannique dans les discours de Gordon Brown. Il n'est pas jusqu'aux menaces que l'on croyait à nos portes qui sont susceptibles de se retourner : ces derniers mois, l'hypercroissance et l'expansionnisme chinois cristallisaient une partie de nos peurs et aujourd'hui, nous constatons que la Chine souhaite ralentir son développement, y mettre un frein pour que la répartition des bienfaits accumulés ces dernières années soit plus juste, entre 1,3 milliards d'individus. Alors qu'à la fin du xixe siècle il était encore vrai qu'il fallait changer pour que rien ne change, cette vérité n'a plus cours. Tout change, les maîtres d'hier doivent partager le pouvoir avec MM. Chavez, Ahmadinejad, Obasanjo (Nigéria), M. Beki (Afrique du Sud), les présidents indien, brésilien et argentin. L'occident n'est plus seul. Il ne fait plus peur. Il doit comme nous, pour retrouver influence et prestige, compter davantage sur son intelligence collective, sur un esprit de coopération qui lui fait bien défaut depuis le nouveau siècle, comprendre les besoins nouveaux, relever des défis qui n'on rien de commun avec qu'ils étaient il y a dix ans, faire de la politique au lieu de montrer ses muscles aussi tragiquement et stupidement que ce qui fut fait en Irak. Bref, renaître aussi. Si du complexe du pseudo-déclin, nous savons renaître, alors le débat aura été utile. Alors l'élection présidentielle de 2007 consacrera le rebond français, la renaissance d'une certaine idée de la France. Le surplace est la recette du désastre lorsque tout bouge autour de nous.


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Caractéristiques techniques

  PAPIER
Éditeur(s) Robert Laffont
Auteur(s) Jean-Pierre Jouyet
Parution 15/02/2007
Nb. de pages 327
Format 15.4 x 24.1
Couverture Broché
Poids 516g
EAN13 9782221107881

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