Résumé
La victoire dépend essentiellement de la convergence des efforts. Cette convergence est obtenue par la liaison qui demeure un des actes essentiels du combat. Cette liaison implique aussi l'existence préalable de communauté de sentiments, d'unité de doctrine, l'établissement de relations appropriées. Elle conditionne le développement harmonieux des alliances et des engagements. L'Histoire est jalonnée d'exemples où la liaison a entraîné, d'une façon irréversible, soit la victoire, soit la défaite. Vu du côté français, Waterloo est indiscutablement la "bataille des liaisons perdues". Des décisions, prises par Napoléon et ses lieutenants dans ce domaine, a dépendu l'issue des combats. Dans cette "guerre sans haine" qu'a été la guerre de Crimée, la charge de la brigade légère, insensée et folle, n'a tenu qu'à l'emprise des sentiments respectifs des lords Lucan et Cardigan et du capitaine Nolan, officier de liaison. De quoi a dépendu la capitulation de Sedan en 1870 ? Pour une grande part, de la mission de liaison du général de Wimpfen qui, changeant complètement les mesures déjà prises par son prédécesseur, tombe dans la nasse tendue par les Prussiens. La bataille des frontières - et celle de la Marne - en 1914 sont-elles, comme il est souvent avancé, exclusivement françaises ? Le rôle du Corps expéditionnaire britannique n'a-t-il pas été trop souvent minimisé ? La mission de liaison du lieutenant Spears, d'abord au G.Q.G., puis à la Ve Armée française, permet de répondre à ces questions. Pourquoi, toujours à la Marne en 1914, les armées allemandes ont-elles réussi à échapper à l'enveloppement ? Grâce à la mission de liaison du lieutenant-colonel von Hentsch, représentant personnel du commandant en chef, mais agissant sous sa propre responsabilité. En mars 1938, lors de l'offensive nationaliste en Aragon, un corps d'armée des gouvernementaux se "volatilise". M. Negrin se tourne vers la France et réclame un secours immédiat. M. Daladier convoque à Paris le lieutenant-colonel Morel, attaché militaire à Barcelone. Des réponses de l'officier aux questions posées, peut dépendre le sort du pays. En octobre 1936, le roi de Belgique, Léopold III, choisit pour son pays une politique d'indépendance et de neutralité. Malgré cela, les colonels Laurent et Hautcœur reçoivent des "missions de liaison insolites et privilégiées". Leur récit éclaire d'un jour nouveau les relations franco-belges de 1937 à 1940. Les Ardennes sont-elles infranchissables ? Les militaires Pétain et Gamelin le croient. Une mission de liaison parlementaire, dirigée par M. Pierre Taittinger, émet des doutes sérieux, et exprime ses craintes au cours d'une inspection dont les conclusions sont accablantes pour le commandement.