Longtemps, j'ai donné raison à ginger rogers
Frédéric Vitoux - Collection Roman
Résumé
« Le bonheur en littérature ne consiste pas à gagner du temps pour aller à l’essentiel mais à perdre du temps pour parvenir à l’inessentiel. Autrement dit, à accepter d’être pris par surprise pour découvrir précisément ce que je n’avais jamais recherché » est-il écrit ici au détour d’un chapitre : c’est la meilleure définition du bonheur que l’on ressent à la lecture de ce récit.
Chaque court chapitre convoque un souvenir qui ouvre une parenthèse, une digression, un décentrement.
Le premier d’entre eux, « précieux parce qu’indistinct » : une visite à son père détenu après-guerre à la prison de Clairvaux (on en saura plus, par la suite, sur ce père frappé de la maladie d’Alzheimer à la fin de sa vie)
Cette période de la guerre est très présente, de la silhouette unijambiste du gardien de l’hôtel de Lauzun qui dénonça Christian de la Mazière à la Libération à Lucette Almanzor en butte à la question désinvolte d’un visiteur (« En deux mots, Céline, c’est quoi ? ») en passant par Lisette de Brinon contrainte d’assister à l’exécution de son mari Fernand de Brinon, qui l’avait protégée en la faisant nommer « aryenne d’honneur ».
Une réflexion de Vittorio Gassman racontant qu’une miette de pain collée à la lèvre d’une jeune femme a sonné le glas de leur liaison inspire à l’auteur une réflexion sur la fin de l’amour.
Une phrase prononcée par Ginger Rogers dans le film La fille de la 5ème avenue (« les riches sont juste des pauvres avec de l’argent ») constitue un des Rosebud du texte : l’écart social entre ses parents et la plupart de leurs amis, entre le monde des riches et celui des pauvres, celui de la désinvolture héréditaire et du mérite forcené (de très jolies scènes sur une victoire inespérée lors d’un championnat d’académie d’escrime contre un adolescent béni des dieux, ou sur Antoine Ménier, de la famille des chocolats Meunier, ami d’enfance de son parrain snob, développent par touches cette thématique du déclassement…)
Comment « le contrat de confiance entre la langue et lui » a été rompu par la découverte des « pommes mousseline », le rôle qu’a joué l’opus III de Beethoven dans son éveil à la musique, tel tableau de Goya dans son éveil à la peinture, la folie du cinéma et la menace de la cécité, l’expérience en usine, la découverte des livres et des écrivains, l’amour de sa vie et les amitiés à éclipses (« on perd ses amis d’enfance comme on perd son enfance »…) sont quelques-uns des motifs pris dans cette tapisserie du souvenir.
L'auteur - Frédéric Vitoux
Romancier et essayiste, chroniqueur littéraire au Nouvel Observateur, élu à l'Académie française en 2001, Frédéric Vitoux a publié, entre autres, Bébert, le chat de Louis-Ferdinand Céline, La Comédie de Terracina (Grand Prix du roman de l'Académie française), Les Chats du Louvre et Clarisse.
Autres livres de Frédéric Vitoux
Caractéristiques techniques
PAPIER | NUMERIQUE | |
Éditeur(s) | Grasset | |
Auteur(s) | Frédéric Vitoux | |
Collection | Roman | |
Parution | 29/01/2020 | 29/01/2020 |
Nb. de pages | 368 | 368 |
Format | 14 x 20.5 | - |
Couverture | Broché | - |
Poids | 362g | - |
Contenu | - |
ePub |
EAN13 | 9782246821984 |
9782246821991 |
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