Les soleils de badarane

Pierre Lauer

Parution le 01/01/1968

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Résumé

Voici un roman brutal, cruel même, déroutant parce qu'il se distingue de tout ce qui s'écrit actuellement. Il est l'œuvre d'un écrivain « à l'état sauvage », un de ces êtres rares qui portent en eux une ardeur d'écriture, une force de persuasion instinctive, un don étonnant de la vie, du foisonnement et de l'intériorité des êtres, et qui les conduit, par delà les limites que semble leur dicter le sujet choisi, à des hauteurs célinesques. C'est une histoire d'hommes ; celle d'Evrard qui accepte, en accord avec son ami l'Irlandais Max O'Connel, de signer un contrat de mercenaires. Et le voici entraîné dans une de ces guerres contemporaines par personnes interposées. Evrard, chargé de constituer un groupe de combat, prend avec lui d'autres professionnels de la guerre : Torpédo, un métis d'une force gigantesque ; le Prof, artificier hongrois, Stuck, ancien capo nazi ; Max, et quelques autres figures inoubliables dont Villiers, ancien para de Bigeard. Il part donc avec son groupe pour le poste de Badarane, et alors qu'on pourrait trouver une banale histoire guerrière, on découvre des tableaux saisissants, une atmosphère étrange, envoûtante, entraînant vers ces profondeurs humaines où se cachent, à l'état latent, toutes les puissances du Mal. L'entente se détériore entre eux. Cependant, les hommes tiennent envers et contre tout, par des chaleurs terribles. Mais Evrard est-il vraiment le chef qu'il fallait ? C'est le règne du plus fort. Tout est mis en œuvre pour miner le moral de ces êtres (hommes ou fauves ?) qui atteignent des dimensions de légende. Le récit est conduit par un narrateur, un certain Georges Mandragore, sorte de maître de jeu, et peu à peu le roman s'élève, quitte son univers horrible et fascinant, dépasse l'espace et le temps pour déboucher sur une grandiose anticipation concernant tout le monde moderne. Ce livre est servi non seulement par un tempérament exceptionnel, mais par une étrange puissance d'écriture qui brise tous les cadres admis, étonne et frappe le lecteur à quelques centimètres sous la peau.