Résumé
Ce livre se présente comme un ballet en trois actes qui aurait pour thème la jeunesse, pour interprètes une bonne quinzaine de danseuses avec quelques danseurs et pour étoile permanente l'auteur lui-mème, Jacques Serguine, dit "Le Prince". Son originalité est d'avoir redonné non seulement l'innocence, mais la joie, aux élans les plus instinctifs de ces jeunes gens et de ces jeunes filles, qui sont tous à la fois très jeunes et très libres. Ils ne connaissent ni la crainte, ni la honte. Ne parlons pas de pudeur : le mot leur est inconnu. Le premier acte, ou "Les petites filles", fait songer à celle cruauté légère que Marivaux introduit si subtilement dans quelques-unes de ses comédies en apparence inoffensives. Le ballet se danse entre Serguine - c'est le faune bondissant parmi les nymphes - et un groupe de petites filles qui viennent à tour de rôle voltiger dans ses bras. Ce ne sont pas des Lolitas mais de vraies enfants, déjà émues dans leur chair, et qui distinguent à peine la tendresse, l'admiration , la fierté, de la passion . Pas le moindre drame dans tout cela. Mais à la fenêtre de la villa
on voit parfois apparaître la grande amie attentive, indulgente et sage, qui veille sur le petit groupe, et qui, elle, doit être réellement amoureuse du joli danseur. Les quelques arabesques qu'elle vient danser sur la scène sont trop pudiques et incertaines pour qu'on sache si elle réussira à le conquérir. La deuxième figure du ballet est consacrée à l'amitié ; elle a pour décor la Bretagne et commence après le premier bain solitaire du héros, au moment où, se promenant sur la route en caleçon de bain, il est cueilli par deux jeunes filles, qu'il appelle des "petites filles", qui se promènent en voiture avec leur père. Père qui se retirera du jeu et laissera ses filles profiter de la vie
sans contrainte. Une série d'amitiés en coup de foudre amène successivement sur la scène des jeunes gens en groupe, seuls ou par couples, qui viennent nager, danser, faire du bateau, courir les routes, et, bien entendu, faire l'amour. Le héros a une place privilégiée auprès de toutes les jeunes filles . Pour Sophie, sa favorite, il fait flamber une pinède qu'il a achetée dans une île, geste considéré par tous comme "princier". Le troisième acte a pour titre : "Alors une femme". C'est un pas de deux qui se danse dans une île de la Méditerranée, avec pour personnages le même Jacques Serguine et une belle inconnue du nom de Gentiane. Un petit mystère ajoute du piquant à leurs évolutions dans l'eau, à leurs amours dans une cabane cachée parmi les pins. On est très loin des Tricheurs et de la Nouvelle Vague.