Résumé
Sud de la France, début des années 2000.
Sébastian, Augusto Sandoval-Salinas, retrouve liberté et identité civile au sortir du monastère, alors qu'il quitte l'habit après seize ans d'une vie religieuse engagée lors d'une crise politique très sévère qui a marqué son pays d'origine : le Chili. Sébastian se nomme aussi Pablo, ou Luco, enfin, il ne sait plus. Son identité troublée l'emprisonne jusqu'au plus profond de son âme, ses troubles du sommeil persistent, un mal-être général le domine totalement. Ce n'est que lorsqu'il réussira à se faire embaucher par une maison d'édition et qu'il rencontrera la communauté chilienne par l'intermédiaire d'une troupe de théâtre engagé envers des causes humanistes qu'il commencera à percevoir, grâce à Laura sa compagne, de réelles dissonances entre sa position de soi-disant expatrié, et les ressortissants latino-américains en exil déclaré qu'il croise çà et là.
Le hiatus est puissant : « je ne suis pas ce que je crois être », dit Sébastian. Et c'est tout le sens de son existence, de ses identités multiples, de ses lieux de vie qui sont interrogés, remis en cause. Autrefois, au Chili, il avait vaguement entendu parler « d'activistes » qui menaçaient le gouvernement établi. Lui qui avait vécu dans un milieu fortement marqué par l'influence de l'Armée et de L'Église, il était bien loin de s'imaginer que, derrière ce mot, se dissimulaient torture, mort, disparition ou exil pour ces femmes et ces hommes qui refusaient la situation inique qui leur était faite. Grâce à l'Association des chiliens en exil, convaincu d'avoir été enlevé à sa famille pendant le coup d'état militaire, disposant seulement d'un certificat de naissance émis rétroactivement par l'administration Pinochet, Sebastian, Pablo, Elias, suit les traces que sa mémoire veut bien lui restituer et remonte à la source de ses origines. Il effectuera le voyage retour de sa vie en retrouvant, dans les quartiers Sud de Santiago du Chili, quelques membres de sa famille désertée.