Résumé
Automne 1945. Anthony Ruby, alias Anatole Rubinstein, alias Tolia alias Tony, juif russe, devenu américain, a fui le Nouveau Monde et n'a pas retrouvé ses racines dans l'ancien. Il s'éprend de Myrrha, la veuve de son meilleur ami, et dans cet amour partagé et tourmenté se cogne sans cesse contre les obstacles que sont les autres, morts ou vivants. Myrrha, la fière, la sacrifiée, se lance dans cet amour tardif, tel un nageur vaillant empêtré dans des vêtements trop lourds. Dans ce roman foisonnant, tout en reflets, courts-circuits et lumières d'orage, s'entrelacent deux thèmes parallèles, nettement distincts : au mouvement en spirale et en remous qu'est l'univers où vivent Anatole et Myrrha, s'oppose la ligne droite de l'histoire de Georges et de son amour pour sa jeune femme infidèle, amour à double face, fait de jalousie désespérée. Georges et Myrrha sont jumeaux. Le chêne et le roseau. Séparés et inséparables. Georges fonce droit sur les obstacles, Myrrha évolue parmi des amours qui de tous côtés s'enchaînent, se défont, se rallument. Amours innommées, incertaines, égarées dans le faux jour des comédies humaines. Roman situé dans un Paris d'après-guerre où revivent certains des thèmes de La Joie-Souffrance. Où les héros, déracinés, sentent que le simple amour humain est tout ce qui leur reste. Et cet amour n'est pas facile. Entre deux solutions opposées - celle de Georges, celle d'Anatole - demeure l'univers des femmes, flou, immuable, maternel. Ce roman est un étrange et douloureux chant d'amour. On ne le résume pas, il s'impose comme une grande expérience de la toujours fuyante vérité des coeurs.