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Le testament romantique
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Librairie Eyrolles - Paris 5e
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Le testament romantique

Le testament romantique

Georges Duvau

Parution le 01/01/1927

Résumé

Une œuvre ne vit que par des malentendus souvent amusants, parfois précieux, et un écrivain qui cherche à régler prématurément sa légende fait preuve non seulement d'une présomption désagréable, mais aussi d'une impardonnable gaucherie. En fournissant moi-même à mes lecteurs des détails précis sur mon existence, je risque de saboter quelques rêves très purs, quelques ingénieuses méditations, et seule, une indifférence naturelle pour tout destin proprement littéraire me permet de rédiger, sans trop de déplaisir, ces notes biographiques. Je suis né à Meyssac (Corrèze) en 1903 et j'ai passé mon enfance au cœur du Limousin, à Eymoutiers. Pays de granit, de sources, faits pour la magie, la violence triste, la foi fanatique. J'ai grandi là, dans une atmosphère de petite bourgeoisie timide, apeurée par la révolution qui grondait, triomphante, à travers les châtaigniers et les bruyères. (Eymoutiers fut un des premiers villages français qui se rallièrent aux disciplines de la Troisième Internationale). Je devinais autour de moi des contraintes équivoques, de petites lâchetés sociales, et les contes de fées qui me proposaient de convenables émerveillements, les leçons de morale civique qui m'étaient enseignées au collège, m'apparurent dictées par une inspiration suspecte. Je me complus dans une roublardise assez consciente d'elle-même et, à dix ans, je me surpris à cultiver une morne hypocrisie. - 1913 : Tours, le lycée. De belles années se succèdent, ardentes et claires, et je garde de mes professeurs un souvenir attendri ; ils sont passés dans ma vie avec bonhomie et discrétion : ma besogne d'écolier fut toujours singulièrement légère et je pus conserver en face de mes premiers rêves la plus délicieuse liberté. La guerre elle-même facilita, puis exalta la solitude de notre adolescence et, à l'âge où le désir nous imposait déjà quelques gestes audacieux, elle nous offrit des décors neufs, tapageurs et exquis. Oublierai-je jamais ce Tours de 1918, américanisé, sonore, le restaurant portugais où se déroulaient d'obscurs trafics qui flattaient notre imagination, le Golf, rendez-vous international, peuplé par les premières héroïnes de Morand ? - Juillet 1919 : le baccalauréat. - Quelques mois après, à Poitiers, sous le contrôle nonchalant d'un maître qui gardait l'élégance un peu désabusée des états-majors dans lesquels il venait de servir, je m'initiais aux philosophies présocratiques. Une ville austère et sèche m'entretenait dans des malaises mesurés qui me donnaient le goût de l'analyse psychologique. Je prenais de la noix vomique et je pratiquais les méthodes stendhaliennes. - 1920 : Paris, la Sorbonne. Dans la querelle des Universaux, je prends parti pour un réalisme volontiers provocant qui s'efforce d'annexer l'intuition à la raison et de redonner toute sa dignité à l'information scientifique. Entre temps, avec Francis Gérard, Mathias Lubeck et Maurice David, je fonde « l'œuf dur » qui se fait une assez jolie carrière dans le monde des lettres (1921-24). A un moment où beaucoup de jeunes gens s'essayaient à de laborieux dogmatismes, « l'œuf dur », avec une coquetterie sans prétentions, présenta quelques jeux charmants et chercha moins à exprimer des tendances qu'à favoriser des amitiés. - Deux licences (Philosophie et Droit) sanctionnent des études plus ou moins chaotiques. - Depuis quelques années, je vis sans domicile fixe. La pureté latine de Cahors, l'afféterie de La Châtre, la blondeur indécise d'Irun, la tristesse abstraite de Cherbourg, le délire un peu usé de Paris accueillent ma sincérité et l'humanisent : ma joie se relaie sans se dessécher ; mais cette instabilité ne vise pas au système. - Je ne considère pas l'art comme investi d'une mission privilégiée : il ne traduit pas, à mon avis, des exigences transcendantales ; il nous permet seulement de nous libérer pour un temps de certaines obsessions métaphysiques et il sait nous rappeler opportunément les formes les plus humbles de l'amour. J'ai écrit un livre : je ne veux ni m'en excuser ni m'en glorifier.

Caractéristiques techniques

  NUMERIQUE
Éditeur(s) (Grasset) Réédition Numérique Fenixx
Auteur(s) Georges Duvau
Parution 01/01/1927
Nb. de pages 280
Contenu PDF
EAN13 9782706295515

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