Le sacrifice du chevalier, 3 septembre 1939 - 9 juin 1940

Bouleversée par l'impéritie générale de l'Armée, l'auteur dresse un impitoyable constat : celui des fautes militaires et politiques qui ont abouti à l'invasion de la France par les troupes d'Adolf Hitler. Elle écoute des centaines de petites gens, lit des journaux de marche, interroge les États-Majors, consulte les parlementaires, confronte les statistiques des rapports de force, et, à contre-courant de l'Exode, visite les positions stratégiques, d'où elle contemple, le coeur déchiré, le plus grand des malheurs qui se soit abattu sur la France. La tragédie est collective. Jamais elle ne fut décrite d'une plume plus émue.

De cette tragédie, quelques fortes personnalités, connues ou inconnues, se détachent. Le Sacrifice du Chevalier est aussi une histoire individuelle, celle d'un modeste héros de la Deuxième Grande Guerre mondiale, ancien combattant de la Première. Le Chevalier qu'importe son nom tombera au pied de Château-Gaillard dans l'exaltation d'esprit des anciennes armées de Foch, pour empêcher, en 1940, la Wehrmacht de franchir la Seine. Le Chevalier aurait pu s'enfuir comme tant d'autres. Il a préféré la mort. Mais le message moral qui se dégage de son abnégation annonce des victoires futures qu'il ne verra pas.

La période dont traite ce nouveau volume des célèbres Mémoires d'une Européenne, est courte : 3 septembre 1939 (la déclaration de guerre) 9 juin 1940 (l'anéantissement militaire). La manière renouvelée de l'auteur ne recule devant aucune vérité. Elle raconte Sedan et Dunkerque, Strasbourg et Verdun, dans le contexte de la drôle de guerre. À son habitude, elle coupe de portraits féroces et de méditations inspirées, la description des événements auxquels ses tumultueux apostolats ont été mêlés. Il ne s'agit jamais que d'épisodes vécus par elle ou par d'autres. Sa plume est dure, mais sa ferveur est telle que de ces présentes pages jaillit une inoubliable et mélancolique épopée.