Résumé
Même quand on est de Port-Navalo, que l'on a mangé nombre d'écoutes, gratté des carènes et cassé quelques drisses, entrer à 16 ans à l'École de maistrance, pont de la Marine nationale à Brest, exige que l'on aime l'aventure avec un grand A. Dans « Le sac à bord », Joël Toumelin nous conte non seulement son aventure, mais décrit - avec la verve d'un Bosco - la vie de ses camarades d'équipage. En sortant du cours de quartier-maître, Toumelin met son sac sur l'escorteur d'escadre « Bouvet », qui part pour l'Amérique. Pour la première fois, il passe de la barre d'un « mouille-cul », à celle des lévriers des mers de 3 700 tonnes, fonçant à 25 nœuds à la chasse au sous-marin. Conscient de sa responsabilité, il en a l'échine trempée de sueurs froides. Un exercice de combat de nuit le plonge dans l'enfer d'une tourelle de 127 où, tout en suffoquant par les odeurs de soufre et de poudre, des dizaines d'obus passent entre ses bras. Un spectacle le fascine : un ravitaillement à la mer du « Bouvet » par un pétrolier, les deux bâtiments avançant en route parallèle. Tout l'équipage, manœuvrant comme un seul homme, tente de battre le record de rapidité que détient un autre escorteur de la division. D'une fringale insatiable, Joël découvre peu à peu les aspects de la vie à bord d'un escorteur. Sa découverte du monde commence par les Antilles. Après avoir remonté le Saint-Laurent, et traversé les grands lacs, le « Bouvet » accoste à Chicago, une escale qui va faire des ravages dans le cœur des hommes de l'équipage et, particulièrement, dans celui de Joël. « Debout les gars, réveillez-vous, on va au bout du monde. » À peine de retour en France, cet appel secoue Toumelin. Il est désigné pour faire campagne en Polynésie. Le voilà patron d'une barge de débarquement sur l'atoll de Mururoa, exerçant une responsabilité à son goût. Promu second-maître à son retour de campagne, il est affecté sur le porte-avions « Arromanches ». Puis, il opte pour la spécialité d'hydrographe, et vient à Paris suivre son cours, où il se passionne pour l'étude des marées et leur course autour du globe. Les trois années suivantes, il participe aux missions d'hydrographie au large des côtes de France sur « La Recherche », « L'Octant » et « L'Alidade ». Entre-temps, il a rencontré celle qui va prendre une place déterminante dans l'orientation de sa vie : Françoise. Alors, un jour, avec une émotion contenue, il franchit pour la dernière fois en uniforme la coupée. « Le sac à bord », le récit d'une expérience inoubliable, l'expérience d'un beau métier.