Le coeur du monde, - Tome 3 : farlander iii : le rêve noir

UN VOYAGE AU CŒUR DES TÉNÈBRES EST LEUR SEUL ESPOIR.

Alors que l’empire de Mann menace de réduire le monde en esclavage, seule une poignée de petites nations insulaires sont parvenues à lui résister depuis dix ans. Mais l’Empire resserre inexorablement son étau de fer.

L’ordre des Roshuns, les assassins d’élite, s’engage lui aussi dans la guerre. Mais Ash, le farlander sur qui plane déjà l’ombre de la mort, a plus urgent à faire. Il entreprend un long voyage qui doit le mener jusqu’aux mythiques îles du Ciel, où il espère pouvoir ramener à la vie Nico, son apprenti défunt. Mais cette expédition pourrait permettre de sauver bien plus qu’un jeune garçon, et révéler la clé de la survie des ports libres.


« Une œuvre unique... Un style brillant et saisissant. » The Times

« Une série fabuleuse. » Fantasy Reader

Court extrait :

« Clignant des paupières pour chasser la sueur, le vieux farlander oublia l’espace d’un instant les hommes qui le cernaient. Dans les ténèbres traversées de lueurs d’incendie, ils étaient des milliers à former un cercle qui se resserrait à chaque seconde. Leurs regards anxieux fixaient sa peau noire et son épée courbe. Derrière eux, des milliers d’autres se ruaient en hurlant sur la muraille au loin, pleins de peur et de rage.
Le regard d’Ash s’attarda sur le théâtre immobile des étoiles contre le rideau de la nuit, puis s’étrécit en passant sur les Sœurs de la Peine et du Regret, les lunes jumelles serties dans une obscurité qu’elles paraissaient elles-mêmes avoir engendrée.
À l’aplomb de sa tête, la Grande Roue allait à son rythme lent de farandole astrale, en un long ruban de couleurs floues. Plein est, posée tout en bas de l’horizon, la planète rouge que son peuple appelait Obos montrait son délicat chapelet de petites lunes, comme un collier autour d’un cou gracile. Le souffle d’Ash s’échappait de sa bouche en volutes blanches, tandis qu’aux cieux palpitaient des myriades de lueurs intenses. L’infini des étendues cosmiques pouvait se parer d’un nom de mythe – « l’immensité sauvage suprême » où tout est à jamais possible, quand ici-bas, dans cette boue qui nous dévore, tout n’est que sang et carnage.
La chaleur du millier d’hommes massés autour de lui formait un brouillard dans l’air glacé, à travers lequel leurs visages le fixaient à la lueur mouvante des torches.
Dans l’armée ennemie, on distinguait des visages originaires de tous les coins du monde connu, on entendait des langues venues de partout. Leurs exclamations excitées parvenaient jusqu’au vieux Ro shun par-dessus le fracas de l’immense bataille qui se livrait plus loin. Lentement, ils s’avançaient vers lui – et son épée couverte du sang de ceux qu’il avait déjà massacrés.
Cela ne va plus être long, songea Ash en s’essuyant la bouche d’un revers de main. »

© Bragelonne 2015