Résumé
La saga épique d'une famille indienne en Malaisie bouleversée par l'occupation japonaise qui plonge le pays dans la peur et la violence.
La voix dominante de ce récit polyphonique est celle de Lakhsmi, magnifique jeune fille brutalement séparée de sa mère au côté de qui elle menait une existence idyllique, à cause d'un mariage arrangé avec un Indien de Malaisie. Voix solitaire d'une jeune femme privée de ses rêves d'amour auprès d'un mari pauvre et déjà âgé, voix d'exilée dans un pays inconnu, mais aussi voix passionnée et volontaire, car Lakhsmi décide d'assumer son sort et consacre toute son énergie à construire sa vie.C'est ainsi qu'elle transforme sa trop modeste bicoque en foyer accueillant, qu'elle apprend à gérer avec profit les maigres biens de son époux et qu'elle met au monde six enfants qui vont également raconter leur histoire, mêlant leurs voix à la sienne tandis que la guerre du Pacifique décime les confins de l'Asie, et l'occupation japonaise plonge la Malaisie dans la peur et la violence.Lakhsmi survit à cet épisode cauchemardesque grâce à sa force extraordinaire; son mari, arrêté et torturé, échappe de peu à la mort. Mais ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants vont hériter de cicatrices profondes, auxquelles certains ne survivront pas malgré toute la passion que la gardienne de leurs rêves mettra à les protéger...
Sommaire
Quand j'étais toute petite, j'avais l'habitude de me blottir tranquillement dans le giron de ma mère, à écouter sa voix qui se remémorait des temps plus heureux. Vous savez, ma mère venait d'une famille si riche et si influente, qu'au faîte de sa gloire, ma grand-mère anglaise, Mme Armstrong, avait été invitée à offrir un petit bouquet de fleurs à la reine Victoria en personne et à serrer sa main gantée. Ma mère était née à moitié sourde, mais son père posa ses lèvres sur son front et lui parla inlassablement jusqu'à ce qu'elle apprenne à son tour à parler. Lorsqu'elle eut seize ans, elle devint aussi belle qu'une divinité des nuages. Dans la superbe maison de Colombo, les propositions de mariage affluaient de toutes parts ; mais elle s'éprit du parfum du danger. Ses yeux effilés s'abaissèrent sur une charmante fripouille.Une nuit, elle se hissa par la fenêtre et descendit dans l'arbre "neem" sur lequel son père avait guidé une épineuse bougainvillée alors qu'elle n'avait qu'un an, afin d'empêcher tout homme de grimper pour atteindre la croisée de sa fille. Comme si ses pures pensées l'avaient nourri, il avait poussé jusqu'à devenir un immense arbre flamboyant de fleurs, qui tint lieu de point de repère visible à des kilomètres à la ronde. Mon grand-père n'avait pas pris en compte la détermination de ma mère.Par cette nuit de lune, comme des crocs dénudés, les épines mirent en lambeaux ses épais vêtements, arrachèrent ses cheveux et s'enfoncèrent profondément dans sa chair, mais rien ne l'arrêta. En bas se trouvait l'homme qu'elle aimait. Lorsque enfin elle se tint devant lui, il n'y avait pas une once de sa peau qui ne fût pas en feu, comme si elle était embrasée. En silence, l'ombre l'emmena. Mais à chaque pas, il lui semblait que des couteaux pénétraient dans ses pieds ; aussi, en proie à une affreuse douleur, elle le supplia de la laisser se reposer. L'ombre muette la souleva et l'emporta. En sécurité à l'intérieur du cercle chaud de ses bras, elle se retourna pour regarder sa maison, majestueuse dans l'intensité du ciel nocturne, et vit ses empreintes ensanglantées qui s'éloignaient de l'arbre. Les taches de sa trahison. Sachant que ces traces seraient ce qui blesserait le plus cruellement son père, elle se mit à pleurer.Les amants se marièrent au lever du jour dans le petit temple d'un autre village. Lors de l'amère querelle qui s'ensuivit, le jeune marié, mon père, qui n'était en fait que le fils rancunier d'un domestique au service de mon grand-père, interdit à ma mère le simple fait de voir un quelconque membre de sa famille. Lorsque mon père ne fut plus que cendres grises jetées au vent, elle revint dans la maison familiale, mais ma mère n'était plus alors qu'une veuve blanchie par la perte.
Caractéristiques techniques
PAPIER | NUMERIQUE | |
Éditeur(s) | Robert Laffont | |
Auteur(s) | Rani Manicka | |
Collection | Best-sellers | |
Parution | 03/04/2003 | 26/06/2014 |
Nb. de pages | 487 | - |
Format | 15.4 x 24.1 | - |
Couverture | Broché | - |
Poids | 596g | - |
Contenu | - |
ePub |
EAN13 | 9782221096512 |
9782221136072 |
Avantages Eyrolles.com
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