Résumé
Le pasteur Powys engendra onze enfants, dont sept furent écrivains ¿ et dont trois comptent parmi les génies de ce siècle : John Cowper (1872-1963), Theodore Francis (1875-1953), Llewelyn enfin (1884-1939), le petit dernier, qui lutta sa vie durant contre la phtisie, voyagea beaucoup, publia quelques essais sublimes, et cet unique « roman » l'année de sa mort ¿ inédit en français à ce jour. Il s'agit à vrai dire d'un roman d'une espèce singulière, puisque l'auteur lui ajoute ce sous-titre : « Autobiographie imaginaire ». Mais, nul doute, nous sommes dans la fiction, car les frères Powys, pour notre bonheur, furent de grands menteurs sous le ciel. Un homme agonise en crachant ses poumons, et se souvient. De quoi se souvient-on quand on meurt ? La réponse est toute simple : de l'éclat du premier amour. Quant à savoir si cette idylle initiale ressortit à la réalité ou aux fastes de l'imaginaire, c'est bien sûr sans importance. La vérité, si vérité il y a, est dans la chose écrite, non dans l'illisible confusion de cette mauvaise farce que nous appelons l'existence. Alternant les pages rouges où le mourant crache son sang, et ces autres pages qui ont la couleur du vert paradis, à l'heure où l'enfance découvre les émois de la chair ¿ pages arrachées an temps enfui, à ces années de belle attente où la sève et l'amour rendaient le sexe et l'âme tumescents. « L'Amour, la Mort, écrit Patrick Reumaux, poète et traducteur, est le cri perçant d'un faucon pour cette chose étrange : la lumière. Haut tenu, le chant. Haut tenue, la langue : une somptueuse prose anglaise. Avec, au coin du bois, quelques aperçus embusqués sur une famille hors du commun : les Powys. »