Résumé
Ce roman de Michel de Saint Pierre tourne autour du peuple juif. Et son titre Je reviendrai sur les ailes de l'Aigle n'est autre qu'une parole du prophète, annonçant le rassemblement des Hébreux sur la terre de l'élection divine : promesse qui a été réalisée de nos jours, après deux mille ans de dispersion... La vie dans un collège ou sévit l'antisémitisme ; puis l'ambiance analogue d'un dépôt des équipages, peu avant la guerre de 1939 ; puis encore la Résistance, la guerre de l'Indépendance d'Israël, celles du Sinaï et des Six-Jours, les attentats terroristes, l'interminable effort de dialogue avec les Nations : autant de tableaux dessinés d'un crayon fidèle, parfois cruel, dans le livre qu'on va lire. Autant d'étapes qui jalonnent ce récit pathétique où le peuple juif est considéré avec soin, avec sympathie, mais sans faiblesse ni parti pris, au cours de la période qui va de 1934 à 1967. Des problèmes brûlants sont ainsi posés, que l'auteur ne prétend pas résoudre, mais dont il veut offrir objectivement les données : qu'est devenue l'âme juive, pendant ces années de liberté et d'incessants périls ? Si la guerre règne en maîtresse au Moyen Orient, qui donc sont les responsables ? Et si de réelles et fréquentes amitiés se sont nouées, en Palestine, entre Arabes et Juifs, pourquoi le rapprochement de ces peuples semble-t-il, de nos jours, appartenir au rêve ? Les hommes, les femmes et les enfants d'Israël, enfin, veulent-ils vraiment la paix -qui est promise par l'Évangile aux gens de bonne volonté ? Le récit de Michel de Saint Pierre, chargé d'âpres questions, fait ressortir un peu du mystère enclos dans les destin d'Israël. Mais il s'agit ici, d'abord et avant tout, d'un roman : celui d'une famille juive, auprès de laquelle vit et agit un ami normand qui, sans être le moins du monde un portrait de l'auteur, pourrait bien -parfois - témoigner en son nom.