Georges bernanos, la colère et la grâce

Le livre conjugue une perspective biographique, au rythme des soixante années de vie de l'écrivain, avec une perspective thématique, chaque temps biographique ouvrant à des analyses qui mobilisent tous les textes de Bernanos (romans, articles, correspondance) et exposent les constantes fondamentales de son univers.

Chapitre I : Du corsaire royal aux Camelots du roi (1888-1906)

L'enfance campagnarde et parisienne de Bernanos : période-clé où s'élabore sa mystique de l'enfance, envisagée comme la part héroïque de l'homme, ainsi que l'approche intrépide d'une forme de sainteté. C'est également une période de premières lectures, déterminantes : Balzac, Barbey, Ernest Hello, mais aussi Drumont, qui lui était lu par son père.

Chapitre II : " ... Et de tout cœur dans la mêlée " - Paris (1906-1913)

Au centre de ce chapitre, Bernanos lycéen puis étudiant, fidèle à l'héritage monarchiste, fasciné par Maurras dont il rallie les Camelots du roi, poussant l'aventure politique jusqu'à la prison et à la conspiration.

Chapitre III : " À nous deux, Rouen ! " (1913)

L'Action française, par la voix de Léon Daudet confie à Bernanos, la direction – et surtout la résurrection – d'un hebdomadaire monarchiste normand sommeillant, L'Avant-Garde de Normandie dont le siège est à Rouen. Une première expérience qui révèle le chroniqueur acéré que sera l'écrivain.

Chapitre IV : Hommes en guerre (1914-1919)

L'expérience cruciale de la guerre, qui bouleverse à jamais Bernanos et sa vision du monde. Ce chapitre est surtout basé sur la correspondance et les évocations amères des lendemains de la victoire (Les Enfants humiliés, essai terrible sur la défaite des vainqueurs).

Chapitre V : Sous le soleil de Satan ou écrire un roman après Verdun (1920-1925)

Chapitre VI : Au cœur des ténèbres (1926-1928)

À côté de l'analyse des êtres touchés par la grâce, les tentatives acharnées et renouvelées de Bernanos de saisir et de fixer la figure essentielle du mal : après le Soleil, L'imposture et La Joie, deux autres volets d'un triptyque. Alors que, crise historique du catholicisme français, l'Action française est condamnée par le Vatican, Bernanos s'impose en chroniqueur polémique et défenseur de ses premiers engagements maurrassiens.



Chapitre VII : " Il faut faire flamber la jungle " (1929-avril 1931)

Bernanos, Drumont et La Grande Peur des Bien-pensants



Chapitre VIII : Parfum de rupture (mai 1931-été 1934)

Bernanos s'éloigne, jusqu'à la rupture, de l'Action française.



Chapitre IX : " Pauvre chère grande Espagne ! " (octobre 1934-mars 1937)

Majorque, lieu de retraite, devient le lieu d'un retournement politique : l'expérience de la guerre civile espagnole, la dénonciation des exactions nationalistes.



Chapitre X : France, terre d'exil (mars 1937-juillet 1938)

Période courte mais dense avec la parution de La Nouvelle histoire de Mouchette dont la noirceur et l'héroïsme sont inspirés par le martyr des paysans espagnols raflés-fusillés, la rencontre du père Bruckberger, de Malraux, et la parution des Grands Cimetières. Puis la préparation rocambolesque du départ pour le Paraguay avec la famille entière.



Chapitre XI : Bernanos au Brésil (juillet 1938-juin 1945)

La famille Bernanos poursuit sa vie aventureuse en quête d'un lieu où survivre : le Paraguay devient le Brésil, où la vie sera extrêmement précaire. Plus que jamais, Bernanos écrit (Monsieur Ouine), et énormément dans la presse brésilienne. C'est le début de la veine prophétique et apocalyptique au sujet de l'avenir de la planète. Bernanos dénonce ce bas-monde soumis à l'impérialisme totalitaire des États-empires liés par la civilisation des machines et à l'envahissante dictature de la technologie.



Chapitre XII : Vous autres Français (juin 1945-5 juillet 1948)

D'abord salué comme le grand témoin de l'esprit de résistant, Bernanos ne tarde pas à se fâcher avec tout le monde en France, communistes, démocrates-chrétiens, et même gaullistes malgré plusieurs rencontres avec le général. Hors fiction (Monsieur Ouine 1946, Plon), il diffuse sa prophétie antitechnologique lors d'un nombre imposant de conférences en France, Belgique, Suisse. Projet et rédaction des dialogues du film sur les Carmélites de Compiègne. Rapatrié en en France depuis la Tunisie, il meurt en famille à l'Hôpital américain de Neuilly.