Frontières de sable

Poèmes de Jacques Robinet enrichis de 4 encres du peintre Renaud Allirand.
20 "tirages de tête" enrichis d'une encre de Chine originale de Renaud Allirand (vendus chez l'éditeur au prix de 100 euros)

Voici ce que dit Bernard Sesé qui a écrit la préface de ce recueil : " Comme tout univers imaginaire, celui que bornent, ou que protègent, ces "frontières de sable" de Jacques Robinet, contient des motifs, des images ou des tonalités, qui ébauchent le paysage insolite d'une âme singulière : l'absence, l'exil, la nostalgie, le silence, la joie, la brûlure, la présence, l'ombre, le souvenir, le soleil... Les frontières mentales s'ouvrent sur l'horizon, où l'esprit se recueille.
Dans cet exil de soi-même en soi-même, le corps, les sentiments, les sensations, les choses, les objets, la nature, imposent leur présence. Tantôt seulement suggérée, tantôt plus impérieuse : la mer avec ses vagues et ses écumes, le vent sur les plages de sable, des dunes, une montagne, les sources et la pierre, la pluie et la neige, une rivière, des ruisseaux asséchés, des herbes, des cerisiers, des palmes, une fleur, des chants d'oiseaux, des mouettes, des corbeaux, une colombe...
Un clair-obscur, violent ou estompé, donne son éclairage à ce tableau, à ses lignes brisées, à ses épures, allant du blanc au noir :
"Toute nuit porte sa clarté
toute lumière attend sa nuit"
(...) S'il traverse avec attention, les "Lointains", la "Veille", les "Saisons", la "Source", les quatre parties qui découpent le parcours de l'écriture poétique des "frontières de sable", le lecteur attentif sera entraîné, irrésistiblement, jusqu'aux frontières, toujours singulières, irremplaçables, d'une âme, égarée, comme toutes les âmes, dans le mystère de l'existence, de la vie, de la mort. En quête, comme toutes les âmes, de l'unique clef de sa destinée. N'est-ce pas là l'aspiration de toute poésie aux prises avec le temps "Où l'infini se brise"

" Oiseleur que fais-tu de tes rêves?
ils traversent tes cages
sans le soutien du vent

Des oiseaux envolés
tu as perdu le chant

Oublie le bruit des vagues
sur les plages désertées
oublie l'enfant dansant
parmi les cris des mouettes

Arrache au soir qui tombe
le levain de ta joie
dans la lumière qui fuit"


"Tu cherches le chemin
à travers les ronces
le chemin détourné
où la nuit se recueille

Un chemin de silence
les caresses de l'ombre

Quand le vent disperse
ses prières étranges
tu cherches le chemin
où se perdent les voix"


"blancheur
aube d'un secret
que le vent murmure
aux feuilles du tremble

j'ai embrassé l'arbre
écouté ce qui se dérobe
j'ai bu l'écorce
sa lumière"