Résumé
Encore une fois nos voix mêlées sans cesse au monde compte XII chants de 24 strophes de 12 vers chacune. Ce polylogue dispersé est né sous le signe d'Apollinaire, celui du monostyche pour la forme, de Lundi rue Christine pour l'idée de départ et essaie de donner voix à toutes celles, intérieures et extérieures, connues ou inconnues, qui nous traversent, parlent du monde et nous parlent. Voix ici pliées et dépliées au rythme du spectre qui hante la poésie française, le refoulé (qui revient toujours), le dodécasyllabe dit alexandrin dans toutes ses coupes possibles. Un alexandrin où le e " muet " joue à la fois au furet de la chanson et au mistigri, souvent passé à la trappe du parler français parisien quotidien. L'alexandrin parisien, souvent donc, muet visible. Un alexandrin parfois arraché à ses créateurs - involontaires ou non - comme on décolle d'un mur de la ville des épaisseurs d'affiches dont les mots et les images alors s'entremêlent dans leurs déchirures. Un alexandrin où peuvent aussi se croiser en ritournelle, et partager un vers, des voix déjà là, comme ici Marx et Rimbaud, Racine et Aznavour, Apollinaire et Edith Piaf, Eluard et Berthe Sylva, Hugo et Boby Lapointe, et bien d'autres encore, comme André, Louis, Tristan, Stéphane, Paul, Charles, Alphonse, Victor, et ce qui peut se vivre, se lire, se rêver, se dire dans une épopée façon puzzle.Et c'est aussi une façon d'autobiographie, individuelle et collective. Une autobiographie quotidienne au fil du temps et des années où ce que j'ai/nous avons lu, vu, entendu et rêvé fait partie de notre vie comme ce que nous avons vécu, ressenti et imaginé.