Résumé
Du Grand-Théâtre de Bordeaux, où elle fait ses débuts en 1942, au Carnegie Hall de New York, en passant par l'Opéra de Paris et les Folies-Bergère, la soprano Denise Duval aura marqué toutes ses interprétations du sceau d'un engagement scénique hors du commun. Le public et la critique n'ont d'ailleurs pas manqué de reconnaître et saluer son magnétisme, expression d'un tempérament mêlant charme, aisance et spontanéité. Sa rencontre avec Francis Poulenc, point de départ d'une relation humaine et artistique unique entre un compositeur et son interprète, lui permet de révéler, sous les facettes variées des personnages qu'elle incarne -Thérèse-Tirésias, la dame de Monte-Carlo, Blanche de la Force, et surtout l'héroïne de La Voix humaine - une personnalité tout en contrastes : gaie, mélancolique, exubérante et angoissée. Si le nom de Denise Duval reste indissociablement lié à celui du compositeur de Dialogues des Carmélites, sa carrière singulière s'est cependant développée au travers d'un très large répertoire L'Heure espagnole, Manon, Tosca, Thaïs, Madame Butterfly, Monsieur Beaucaire, La Vie de bohème, Faust, Les Indes galantes, La Poule noire, La Flûte enchantée, Obéron, Der Tod des Grigori Rasputin... Mais sait-on assez qu'elle a aussi été une Mélisande exceptionnelle ? Ce portrait d'une artiste, en décalage par rapport à l'image convenue de la « cantatrice », est complété par un choix de lettres inédites de Francis Poulenc adressées à son intime, interprète et inspiratrice, puisé dans les archives de Denise Duval pour la présente publication.