Résumé
C'est le roman, au cours des siècles, d'un village de résidences secondaires et de châteaux royaux et aristocratiques devenu le Centre culturel, littéraire et philosophique de la région. De Molière, Racine, Boileau et La Fontaine jusqu'à Balzac, Victor Hugo, Gide ou les frères Goncourt, les écrivains y résident ou s'y retrouvent. Les salons de Mme Helvetius et de la comtesse de Boufflers attirent, rue d'Auteuil, tout ce que Paris compte de philosophes, d'hommes politiques. Cambacérès, Napoléon Bonaparte peuvent y côtoyer Diderot, Buffon, Condillac, Lavoisier ou d'Alembert. Là encore, dans la rue principale où ils résident, les Américains John et John Quincy Adams (tous deux futurs présidents des États-Unis) préparent avec Benjamin Franklin et Thomas Jefferson la Déclaration d'indépendance et la Constitution des États-Unis. Pendant ce temps, trois châteaux royaux se succédaient à la Muette, voyant défiler Louis XV, Marie Antoinette, et la duchesse de Berry. De la vie campagnarde de ses débuts, Auteuil a gardé le goût de la verdure et des jardins, serres d'Auteuil créées par Louis XV, jardin du Ranelagh privé de sa salle de bal du Petit Ranelagh où, incognito, Marie Antoinette venait danser avec le comte d'Artois. Laboratoire architectural, Auteuil a vu toute une nouvelle architecture se développer avec Guimard et Mallet Stevens. Au-dessus des balcons et des toits des immeubles, même les plus laids, se dressent de véritables jardins, couverts d'arbres, d'arbustes et de fleurs qui rappellent - modestement - les jardins suspendus de Babylone, mais disent aussi leur nostalgie d'une campagne qu'ils ont cependant maltraitée.