Résumé
Le Grand Prix national du paysage 2024, en récompensant la démarche de plan de paysage développée par le syndicat mixte du SCOT de l'agglomération messine (SCOTAM), avec l'appui de l'équipe pluridisciplinaire dirigée par la paysagiste Anne-Cécile Jacquot (Omnibus), met en lumière la haute expertise des paysagistes sur les grands territoires, et la plus-value évidente du paysage dans la conceptualisation et l'expression d'un projet de territoire, autant que dans l'élaboration ou la révision des documents de planification territoriale (SCOT) et d'urbanisme réglementaire (PLUI).Parce qu'il embrasse les enjeux géographiques, économiques et sociaux, les espaces naturels, agricoles et urbains, le paysage permet une approche transversale et sensible des territoires, et constitue un prisme efficace pour la conduite des analyses et une excellente matière à projet. Mais aussi, il favorise le nécessaire dialogue entre élus, experts et grand public, le partage des enjeux relatifs à l'aménagement et au développement des territoires, l'émergence d'une culture commune, voire d'une identité locale. Au terme de débats animés, mais finalement consensuels, le jury a également accordé une mention spéciale au projet de rénovation urbaine du quartier Louvois, à Vélizy-Villacoublay (Yvelines), qui démontre, pour sa part - par l'effacement d'une dalle -, les apports cruciaux du paysage dans les opérations de renouvellement urbain et dans les réponses à apporter aux défis écologiques et climatiques.Outre le projet lauréat et le projet mentionné, ce numéro spécial de la revue Urbanisme, réalisé en partenariat avec le ministère de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, présente les deux autres projets finalistes et réalise un tour d'actualité du paysage au travers d'entretiens avec Henri Bava, président de la Fédération française du paysage (FFP), Grégoire Bassinet, président de l'Association des paysagistes-conseils de l'État (APCE) et Alessia Lefébure, directrice de I'Institut Agro Rennes-Angers, et d'articles sur la nouvelle génération d'atlas de paysages, ainsi que les travaux des chaires Paysage et Énergie, de l'École nationale supérieure de paysage de Versailles, et Territorialisation, de l'École nationale supérieure d'architecture de l'université de Grenoble.