Les transports urbains

Au fur et à mesure de l'industrialisation, du dépeuplement des campagnes au profit des villes, l'organisation de l'espace urbain a subi de profondes transformations qui ont été accélérées par la substitution des moyens de transports mécaniques aux simples moyens physiques. Aujourd'hui, se déplacer d'un point à un autre n'est plus un problème.

Les transports urbains ont accompagné, avec plus ou moins de retard, le développement économique des villes. Mais de nouveaux défis, inconnus au début du siècle, ont fait irruption dans notre vie quotidienne et le transport urbain est devenu une activité économique en pleine mutation.

Quand l'urbanisme sauvage des années qui ont suivi la guerre régnait en maître, les responsables politiques et les autorités administratives ont-ils prévu les conséquences d'une desserte collective inadaptée des quartiers périphériques et des grands ensembles des banlieues sur la vie quotidienne des habitants ? Ce n'est pas évident et l'insuffisance des moyens de transport a contribué à la dégradation de l'espace urbain que l'on constate aujourd'hui dans de nombreuses banlieues.

Une «reconquête» de celui-ci s'impose : congestion du centre des villes et saturation des voies publiques, bruit, pollution et détérioration des monuments et des immeubles, qualité de l'air, protection de l'environnement et de la santé ; sécurité des habitants, fraude, banlieues mal desservies... sans oublier les problèmes économiques et financiers qui s'y rattachent.

Comment, dans quelle mesure et à quel prix les transports urbains publics et privés sont-ils susceptibles de participer à ce «réaménagement» des cités ?

Les articles qui suivent ne sauraient, bien sûr, répondre à toutes ces interrogations.

En évoquant les principaux chapitres de la diversité et de la complexité des problèmes à résoudre, notre but est de donner des avis et d'aider nos concitoyens à mieux connaître le rôle et la responsabilité des transports urbains dans leur vie de chaque jour et l'avenir de leur cité. Toutefois, le problème de la violence et de la criminalité n'a pas fait l'objet d'un article spécial, ce phénomène social s'inscrivant aujourd'hui dans un cadre plus large que celui des transports urbains.

J'exprime ma gratitude à tous ceux qui ont bien voulu faire connaître les fruits de leur expérience aux lecteurs de ce numéro de la Revue.

Ceux-ci y trouveront matière à réflexion.

Roger CAROUR