Les 7000 Premières Entreprises de la Construction

Le BTP est cyclique, étroitement soumis à l'économie générale. Après les étincelles de 2000, 2001 risque de faire pâle figure. A tort. Car si la croissance du secteur s'annonce bien plus lente (+2,2% pour l'ensemble du BTP, estimait en novembre la DAEI), compte tenu du niveau d'activité dont on part, cela reste un très bon score. Avant les attentats du 11 septembre, l'activité se stabilisait à un haut niveau dans le bâtiment, comme dans les TP. Depuis cette date, chacun retient son souffle et guette la réaction des agents économiques.

En attendant, c'est toujours la rareté de l'offre des entreprises qui domine le marché. Et, fin 2001, les ventes de logements ne fléchissaient pas, le plan de relance du logement social semblait porter ses fruits, et l'on semblait s'acheminer vers des mises en chantier de logements dépassant les 300 000 en 2002, pour la quatrième année consécutive.

Peut-on encore parler des «majors du BTP» ? Il y avait encore cinq grandes entreprises générales à pointer en haut du tableau en 1999. En 2000, Vinci prend, résultats à l'appui, la tête d'un groupe de quatre où les écarts se creusent. En effet, le troisième major, Eiffage, affiche un chiffre d'affaires inférieur de moitié à celui du deuxième, et le tiers de celui du premier ! Quant au quatrième, Spie, deux fois plus petit qu'Eiffage, il en est séparé par cinq des filiales des deux premiers. Ils restent néanmoins les quatre seuls représentants de la construction dans le club des douze sociétés françaises milliardaires en euros. Dans ce club s'imposent désormais les sociétés spécialisées dans les services urbains et l'environnement. Et les « majors du BTP » eux-mêmes s'éloignent de leurs coeurs de métier sur fond de réorganisation. Leur part dans l'activité du BTP en métropole ne représente plus que 37% de leur chiffre d'affaires hors exportation. Vinci se développe... dans l'automobile, Spie dans l'informatique. Où sont passés les constructeurs?

Les constructeurs sont sur le terrain, en régions. Et les marges engrangées par ces « petites structures» sont loin d'être négligeables. Certaines affichent même des performances impressionnantes. Pour décerner - c'est une première ! - ses prix de la Construction, « Le Moniteur » a recensé 821 entreprises dont les marges nettes étaient, en 2000 supérieures à 3 % (jusqu'à 15 ou 16% pour certaines),et dont le chiffre d'affaires avait progressé de plus de 20% lors des trois années de redémarrage de l'activité. C'est peu, nous dira-t-on, rapporté aux 21 000 entreprises de plus de 10 salariés du BTP, recensées pas les statisticiens du ministère de l'Equipement. En effet comparées à celles des services ou de l'industrie, ces marges paraissent dérisoires. Mais, en réalité, dans une activité économique aussi peu capitalisée que le BTP ces résultats sont exceptionnels. Rapporté au capital investi, le bénéfice est, même à 3 % de marge nette, fortement rémunérateur. Discrètement, les entreprises se refont une santé. Et c'est tant mieux.

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