Résumé
Nous sommes nos propres univers. Chacun d'entre nous. La vie est un voyage à travers une collection incommensurable de tels univers. La façon dont ce voyage se déroulera, où il nous mènera, ne dépend pas seulement de nous. D'où notre être perdu, en attente d'un coup de main ou d'une heureuse coïncidence. D'où nos projections du futur, mais aussi des souvenirs du passé. Tout revient. Panta rhei. Mais quelque part sur ce sentier, chacun de nous trouve ce seul et unique endroit qui est sa maison. La maison non pas dans le sens des quatre murs matériels, mais de telles constellations d'univers différents qui, ensemble, composent cet espace que l'on peut appeler ainsi. Et c'est la plus belle partie de celui-ci. Dans son dernier livre, Damien Daufresne dévoile le secret d'un de ces univers - Undertow.
Comme l'écrit Marie Belorgey dans son essai : « Les tableaux s'ouvrent et se replient tour à tour sur eux-mêmes. Ils renouvellent leur son, leur poids, déploient leur profondeur, ou non, selon les moments. Le grain des peaux répond à celui de la matière photographique, tour à tour s'élargissant et se resserrant comme des étourneaux en vol, dénouant les métamorphoses d'un même élan lumineux, d'une chair commune aux êtres et aux lieux, se manifestant selon différents degrés de densité, de perméabilité, de transparence. Et ici et là le film, gratté, taché de sel, constellé d'empreintes digitales, rencontre la texture d'un monde qu'on sent aimé sous toutes ses formes, embrassé selon les paradoxes qui le font vibrer.
Il s'agit de débuts, peut-être de fins, articulés dans une ellipse ouverte qui marque le cœur mouvant et croissant des choses de la crête au cratère. Fusion, séparation, seuils. Un chemin tracé entre les époques, les règnes, les éléments. Sans relâche re-dessiné. La vague vivante partout, jetée précaire entre eaux incommensurables et ciel, de poussière s'animant dans un paysage, de la baleine au papillon. Jusqu'au béton ailé.