Résumé
En abordant différents sujets dans mes précédents ouvrages (ésotérisme, mythologie, légendes, magie, prestidigitation, bibliophilie), j'ai capté régulièrement au fil de mes recherches, comme un écho lointain : celui d'une étrange fascination intime et collective pour la peur, depuis les légendes horrifiques et fantasmées, jusqu'aux faits-divers « sublimés » les plus sanguinaires. Une peur qui s'invite donc sous toutes ses formes, des insondables souterrains jusqu'aux images des films les plus extrêmes, incarnant une volonté constante de provoquer un effroi aux tonalités sombres et inquiétantes. Un peu comme si cette forme de « peur spectacle » pouvait faire oublier la peur panique de la maladie, du chômage, de l'autre, du terrorisme, de la vieillesse et de son corollaire, la mort. Une forme d'exutoire aux vertus revigorantes, à l'instar de l'ancestrale fête des fous, une peur animale proche de l'instinct de survie. Une nouvelle mascarade moderne, géante et quotidienne, amalgamant toutes les monstruosités réelles et imaginaires susceptibles de remplacer les tonnes d'anxiolytiques délivrés chaque année en pharmacie. Il me fallait donc rassembler des faits, des lieux et des protagonistes de premier plan, réunis dans 200 notices rédigées sous la forme d'un glossaire. Au final, cette invitation synthétise l'expression multiple de la peur - spectacle : Littérature, Théâtre, 7e Art, Arts Forains, Music-Hall, Jeux, s'articulant depuis une société consumériste en pleine mutation, générant quotidiennement divers symptômes angoissants, comme pour mieux nous enfermer dans un schéma institutionnalisé et toléré. Mais si la peur s'est incarnée comme l'une des composantes intemporelles de nos civilisations successives, elle est aussi l'un de ses principaux ressorts, poussant l'individu à surpasser ses réflexes primaires, à contenir et à juguler son angoisse. En modifiant fortement le rapport entretenu avec l'horreur, la peur façonne l'homme de demain.