Azémia ou les sauvages (matériel)
Ouverture
Nicolas Dalayrac, Marie Ramilijaona, Pierre Pascal
Résumé
Une première version en vers intitulée Azémia ou Le Nouveau Robinson a été donnée à Fontainebleau en 1786 sans rencontrer le succès escompté. Ni les longueurs et les invraisemblances du synopsis ni la musique n'ont convaincu l'auditoire. Le compositeur opère alors d'importantes modifications : l'œuvre devient Azémia ou Les Sauvages après avoir été mise en prose ; par ailleurs, Sir Richard, l'Anglais naufragé vivant sur l'île, devient Édouin et, comme le précise lui-même Dalayrac, « la fin du second acte, la marche du troisième, le dénouement, tout cela est changé, plus d'incendie, plus de vaisseau, plus d'embarras ». Ainsi, la nouvelle intrigue d'Azémia, les mélodies chantantes, les décors exotiques et la distribution avec la célèbre Mme Dugazon dans le rôle-titre plaisent davantage au public de la Comédie-Italienne.
L'ouverture remplit bien son rôle dramatique consistant à planter le décor et annoncer les grands événements à venir. Dalayrac fait preuve d'originalité en y utilisant la pantomime, le ballet étant jusqu'alors employé dans les scènes qui concluent un opéra ou un acte. La pantomime occupe une place importante tout au long de l'œuvre : le compositeur y a recours à chaque intervention des Sauvages. On retrouve l'importance de la danse à travers la citation de la « Danse des Sauvages », extraite des Indes galantes de Jean-Philippe Rameau. Citer des extraits d'œuvres célèbres est une pratique assez courante dans le contexte de l'opéra-comique et Dalayrac exploite cette mélodie bien connue dans une intention parodique. Il prend une certaine liberté par rapport au modèle : dans l'ouverture, il confie à la basse le thème qui est normalement à la partie supérieure et lui met un rythme pointé. Un autre motif de danse « primitive » apparaît dans la scène 4 de l'acte III, quand les indigènes encerclent un des matelots espagnols qu'ils ont fait prisonnier. Dans cet extrait, les Sauvages chantent les mots inventés « yak mala » sur une échelle de notes très restreinte et un rythme répétitif.
Azémia ou Les Sauvages est un des grands succès de Dalayrac avant la Révolution française avec L'Éclipse totale (1782), Le Corsaire (1783) et Nina (1786). Cet opéra-comique a été repris après la mort du compositeur, notamment en 1812 au théâtre de l'Opéra-Comique, avec cette fois-ci Émilie Gavaudan dans le rôle de l'héroïne.
Marie Ramilijaona,
sous la direction scientifique de Pierre Pascal,
(département de Musique et Musicologie de l'UFR ALL - Metz de l'Université de Lorraine)
Caractéristiques techniques
PAPIER | |
Éditeur(s) | Symétrie |
Auteur(s) | Nicolas Dalayrac, Marie Ramilijaona, Pierre Pascal |
Parution | 01/09/2020 |
Nb. de pages | 500 |
Format | 21 x 29.7 |
Couverture | Broché |
Poids | 4010g |
EAN13 | 9790231802900 |
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