Résumé
Jean Mayodon (1893-1967) est l'un des grands céramistes du XXe siècle. À Sèvres, il rencontre le graveur Félix Bracquemond (1833-1914), Auguste Rodin (1840-1917), Émile-Antoine Bourdelle (1861-1929), Claude Monet (1840-1926), Henri-Edmond Cross (1856-1910) et la célèbre danseuse Isadora Duncan (1877-1927), dont il dessinera les danses sur ses vases. C'est à Sèvres, dans la maison familiale, qu'il installe son atelier et construit un four.
Au cours de ses années de recherche, il peint avec des oxydes métalliques, cherchant à dominer parfaitement les techniques de cuisson et les secrets du feu. Dans la lignée d'André Metthey (1871-1920) qu'il qualifie de « magicien de la couleur et de l'or », ses recherches l'amènent à la maîtrise de la cuisson de l'or pour mettre en lumière les couleurs les plus raffinées.
Passionné par les poteries précolombiennes, l'art persan, l'Antiquité grecque et étrusque, les Égyptiens, les fresques italiennes, il remet au goût du jour les histoires antiques et les légendes mythologiques : il dessine et décore ses pièces avec des rondes de nymphes, de centaures, de sirènes, de tritons, de dieux et des danseuses. À partir de 1930, il confie le tournage à l'un des meilleurs tourneurs de la Manufacture de Sèvres.
Jean Mayodon a exposé dans de nombreux salons (Salon d'automne, Exposition internationale des Arts décoratifs...). Conseiller artistique de la Manufacture de Sèvres, nommé au conseil d'administration de l'Institut français de la céramique, il devient en 1940 directeur artistique de la Manufacture de Sèvres, fonction dont il est démis en 1942. Pendant cette période, il crée pour la Manufacture plus de quatre-vingts formes de vases. S'il abandonne alors la faïence, son matériau de prédilection, pour la porcelaine, il reste fidèle dans les décors à sa principale source d'inspiration : une Antiquité forte et joyeuse.
La production personnelle de Mayodon comprend aussi des oeuvres de grande taille : fontaines, sculptures, panneaux décoratifs, etc. destinées à des demeures de particuliers, à des bâtiments officiels ou à de grands paquebots. Il participe ainsi à la décoration des paquebots Le Normandie, La Marseillaise et Le France. S'inspirant de ceux qui ont renouvelé l'art de la céramique (Théodore Deck, Auguste Delaherche, Jean Carriès et particulièrement André Metthey), tant dans le décor que dans les formes et les matières, il cherche toutefois à renouer avec la tradition antique du vase aux formes et décors épurés.