Résumé
Depuis 2020, le projet « Humain Autonome » a donné lieu à plusieurs occurrences mêlant expositions,
projections, ateliers, performances. Le dernier opus du projet réunit aujourd'hui au MAC VAL une
cinquantaine d'artistes de générations différentes, issus de la scène française et internationale.
Voiture, caisse, auto, char, tacot, bagnole, tire... L'automobile est un objet paradoxal. Si d'aucuns
l'adorent, d'autres la vouent aux gémonies. Elle est, à tout le moins, un symbole ambigu, cause et
symptôme de bien des crises que nous traversons (économique, sociétale, climatique, philosophique...).
Facilitant le déplacement des corps et des marchandises, l'exploration mais aussi la conquête, instrument
de la liberté en même temps que du contrôle, son utilisation a façonné les paysages, les corps et les
esprits. Concentrant de nombreux enjeux économiques, l'auto, personnifiée parfois, est un non-lieu, mi
privé mi public, objet de fantasmes et de fétiches. Ses chaines de production, ses systèmes
d'exploitation, le lien avec les énergies fossiles, ses mythes, ses impensés sont ici analysés, déconstruits,
repris et retournés par les artistes de l'exposition. Pour autant, il ne s'agit pas de rejeter en bloc, mais au
contraire de faire prendre conscience, de pointer certaines apories de notre monde contemporain.
La publication qui accompagne l'exposition a une portée rétrospective et exhaustive. Riche de vues
d'exposition de toutes les occurrences, elle offre de revenir sur les récits alternatifs engendrés par cet
humain autonome, affranchi de ses limites physiques, porté par un progrès inexorable, devenu maître et
possesseur de la nature, grâce aux textes des trois co-commissaires et de ceux qui ont accueilli
successivement les volets du projet. Des notices sont consacrées à chacun des artistes, documentant ainsi
toutes les oeuvres présentées dans les différentes expositions. Un essai inédit cosigné par Fanny Lopez,
historienne de l'architecture et des techniques, et Caroline Gallez, chercheuse spécialiste de la politique
des mobilités, analyse les implications matérielles et les soubassements idéologiques du système-monde
voiture en provenance de l'Occident.
Exposition au MAC VAL, 26 avril-22 septembre 2024 : « Déroutes », commissariat Marianne Derrien,
Sarah Ihler-Meyer et Salim Santa Lucia
Avec les oeuvres de A. K. Burns, Alain Bublex, Alessandro Balteo Yazbeck & Media Farzin, Alexandra
Bircken, Andrea Zittel, Anita Molinero, Antoine Nessi, Atelier Van Lieshout, Bill Owens, Blair
Thurman, BP, Cady Noland, Delphine Reist, Diego Bianchi, Ed Ruscha, François Dufeil, Frieda
Toranzo Jaeger, Hans Haacke, Hugo Vessiler-Fonfreide, Julie Hascoët, Kristina Solomoukha, Laurent
Faulon, Lothar Baumgarten, Lucie Stahl, Malala Andrialavidrazana, Marcel Devillers, Mark Leckey,
Mark Lombardi, Martha Rosler, Mathis Altmann, Matthew Angelo Harrisson, Michael Sailstorfer,
Mohamed Bourouissa, Monira Al Qadiri, O. Winston Link, Peter Buggenhout, Piero Gilardi, Randa
Maroufi, Sara Sadik, Serge Lhermitte, Sophie Ristelhueber, Stéphanie Cherpin, Suzanne Husky, Tania
Mouraud, Taryn Simon, Thomas Bayrle, Thomas Teurlai, Tobias Zielony, Willy Ronis...