LÉGENDE
DESTINÉE A SERVIR D'EXPLICATION A LA VUE
DU PALAIS DUCAL.
La planche que nous donnons ici a été gravée par M. Christophe, lithographe, membre de la Société d'Archéologie, d'après celle de Deruet, qui se trouve dans l'ouvrage intitulé: Le Triomphe de Son Altesse Charles IIII. On s'est borné à faire disparaître de cette dernière des accessoires inutiles et des ombres qui empêchent de bien distinguer toutes les parties de l'édifice. Cette planche a déjà été reproduite par M. Thorelle, mais sur de petites dimensions, pour le Nancy, spanstoire et tableau, de M. G. de Dumast.
J'ai cru devoir joindre au travail de M. Christophe une légende détaillée, dans laquelle j'ai fait entrer celle du plan de 1698, publié par Lionnois dans ses Essais sur les Villes Vieille et Neuve de Nancy, et qui puisse servir comme de table à l'spanstoire du Palais Ducal. Enfin, j'ai renvoyé, par des cspanffres, aux pages de ma notice où se trouvent mentionnées les différentes portions du monument, qui sont marquées d'une lettre sur le plan.
A EGLISE ET BATIMENTS DE LA COLLÉGIALE SAINT-GEORGES (P.
5,
11),
Détruits en 1745. Aujourd'hui les bureaux de la Préfecture et partie de la place dite Petite Carrière.
B EGLISE ET COUVENT DES CORDELIERS.
C CHAPELLE DUCALE, VULGAIREMENT APPELÉE CHAPELLE RONDE.
D PORTE PRINCIPALE DU PALAIS, DITE LA PORTERIE D'ANTOINE,
Achevée en 1512, restaurée en 1848; surmontée de la statue du duc Antoine, sculptée par Mansuy Gauvain, brisée en 1792, refaite par Jiorné Viard en 1851. (P.
7,
30,
31,
32,
33,
157.)
E PORCHE OU VESTIBULE D'ENTRÉE (P.
35),
Servant de local provisoire au Musée lorrain, avec le vestibule adjacent, à droite. (P.
7.)
F PETITE PORTE DU PALAIS, DITE PORTE MASCO. (P.
34,
131.)
Entrée provisoire du Musée lorrain.
G ECHOPPES SERVANT DE BOUTIQUES AUX MARCHANDS ET OUVRIERS DE LA COUR. (P.
117.)
Aujourd'hui détruites.
H GALERIE DES CERFS. (P.
16,
28,
29,
39,
40,
41,
48,
56,
57,
58,
64,
76,
80,
81,
84,
89,
108,
112,
150,
151,
155,
160.)
Salle funèbre, lors des enterrements des ducs de Lorraine. (P.
69.)
Bibliothèque publique et salle des réunions de l'Académie, 1750-1763. (P.
145,
146.)
Actuellement grenier à fourrage de la gendarmerie.
Rez-de-chaussée sur la cour. - Anciennement portique couvert. (P.
86,
98.)
Aujourd'hui écuries et sellerie de la gendarmerie.
Rez-de-chaussée sur la rue. - Occupé autrefois par des logements.
En 1698, il renfermait ceux du portier et du concierge et des chambres pour les officiers de l'Hôtel. - Ecuries depuis 1766 (P.
154.) jusqu'en 1827.
Aujourd'hui, magasin de la ville.
La Galerie des Cerfs et celles du rez-de-chaussée sont désignées comme devant être occupées par le Musée lorrain.
Salle d'Honneur dans la
Pompe funèbre. (P.
69,
84.)
Salle des Comédies ou des Comédiens de la cour en 1683. (P.
124,
126.)
Appartement des princes et des princesses en 1715, (P.
134.)
Aujourd'hui, logement des officiers de la gendarmerie.
Rez-de-chaussée. - Appartements du prince de Phalsbourg en 1623. (P.
99.)
Cuisines et offices du prince de Lillebonne en 1698.
Actuellement, logement des gendarmes.
Cette aile de bâtiment devint, sous Stanislas, la première Intendance, puis le Pavillon des officiers. (P.
143,
148,
149.)
Dont la flèche est maintenant détruite; renfermant le grand escalier qui conduit à la Galerie des Cerfs. Au bas et à côté de cet escalier étaient les fours en 1698.
K PREMIÈRE COUR OU GRANDE COUR,
Entourée de portiques couverts, et dans laquelle avaient lieu les carrousels, tournois, et quelques réjouissances populaires. (P.
43,
46,
54,
60,
63,
90,
108,
129.)
L CORPS-DE-LOGIS SANS DESTINATION CONNUE.
Il servait de communication entre les appartements situés dans le fond de la cour et la Salle Neuve et la Galerie des Cerfs. Ce corps de logis est probablement celui qui fut rehaussé en 1585. (P.
73.)
Rez-de-chaussée. - (1698) Cuisines et offices du duc.
C'est sur l'emplacement de ce corps-de-logis, détruit, on ignore à quelle époque, qu'était bâti le mur (démoli en 1828) contre lequel se trouvaient (en 1766) adossées des remises, démolies aussi en 1828.
M APPARTEMENTS DU DUC ET DES PRINCES. (P.
54,
65,
68.)
Rez-de-chaussée. - (1698) Partie des cuisines et offices du duc, logement du contrôleur de l'hôtel, passage conduisant de la première à la seconde cour (indiquée dans le plan de 1698), chambres pour les officiers de l'hôtel.
Ce bâtiment, qui fut exhaussé en 1570, se trouvait sur l'emplacement marqué par le mur qui sépare la cour de la gendarmerie du jardin de la Préfecture.
N LE ROND,
Renfermant le garde-meuble de la couronne et le magnifique escalier d'honneur qui conduisait aux appartements du duc et à la salle St.-Georges. (P.
47,
48,
62,
92,
111,
116,
127,
134,
137.)
Démoli en 1717. Une partie de son emplacement est occupée aujourd'hui par les écuries de la gendarmerie.
O BATIMENT RENFERMANT LA SALLE SAINT-GEORGES (P.
71,
80,
87,
93,
98,
99), LA CHAMBRE DES COMPTES ET DU TRÉSOR (DES CHARTES), construite en 1489 (P.
24,
70,
134), ET LES FOURRIÈRES DE L'HÔTEL.
Ce corps-de-logis fut brûlé en partie en 1627(1),
Rez-de-chaussée. - (1698) Corps-de-garde (près du Rond), porte neuve conduisant à la Carrière, et Chambre des Comptes. (P.
85.)
Aujourd'hui, petite cour et partie de l'hôtel des bureaux de la Préfecture.
P CORPS-DE-LOGIS OCCUPÉ PAR LE JEU DE PAUME (P.
41,
43,
46,
47,
60) ET LA GALERIE DES PEINTURES. (P.
74,
78,
94,
97,
106,
107,
109.)
Incendié en 1627. (P.
105.) Le jeu de Paume fut démoli en 1705. (P.
130.)
Q PETIT BATIMENT SANS DESTINATION CONNUE.
Peut-être celui dont il est parlé en 1563 (P.
62,
63.), sous le nom de Galerie.
Etait démoli en 1698, et sur son emplacement était un passage qui conduisait de l'intérieur du Palais à la Carrière.
R COUR DES VIVIERS.
Les bâtiments voisins s'appelaient d'abord le quartier des Saulvoirs (P.
74), plus tard (1644) le quartier des Ambassadeurs. (P.
113.) Il y avait, au milieu de cette cour, des réservoirs pour le poisson, et dans un de ses angles une cage d'escalier enfermée dans une tourelle.
S CORPS-DE-LOGIS SANS DESTINATION CONNUE.
Rez-de-chaussée. - (1698) Chambres pour les officiers de l'hôtel et logement du balayeur.
T GALERIE OU PASSAGE CONDUISANT DU PALAIS A L'ÉGLISE DES CORDELIERS. (P.
36,
45,
54,
76,
109,
149.)
Rez-de-chaussée. - (1698) Cuisines et offices du prince de Lillebonne, chambre pour les officiers de l'hôtel, logement du balayeur, commencement des cuisines et offices du duc.
U GALERIE DE BOIS CONDUISANT AUX DOUZE LOGES OU LATRINES. (P.
133.)
Elle était détruite en 1698 et remplacée par un mur.
La cour située devant cette galerie était occupée, à la même époque, par le jardin et le logement d'un concierge.
V LES DOUZE LOGES OU LATRINES.
X TOUR DU TRÉSOR DES CHARTES,
Construite vers 1595 et démolie en 1743. (P.
75,
76,
112,
118,
144.)
Y BATIMENT DÉPENDANT DU TRÉSOR DES CHARTES,
Probablement occupé par les clercs ou par les gardiens du Trésor.
Z GALERIE RÉGNANT DU CÔTÉ NORD DU PARTERRE. (P.
116.)
Galerie de bois du côté du jardin, sous René II. (P.
19,
38,
43.)
(1698) Offices et cuisines du comte de Vaudémont et logement du concierge (sans doute de ce prince).
A' ORANGERIE.
Avant et en 1698. (P.
71.)
Peut-être le bâtiment neuf construit en 1610. (P.
98,
102,
107.)
C'est probablement à l'extrémité de l'Orangerie que se trouvait la porte qui, du temps de Charles III, donnait accès sur la Carrière. (P.
72.)
B' REMISES POUR LES CAROSSES (1698).
Derrière ces remises était, en 1698, la manufacture des tapisseries de la couronne.
C' PARTERRE, DIT LE PARTERRE D'EN BAS. (P.
100.)
Aujourd'hui le jardin de la Préfecture.
D' FONTAINE.
Peut-être celle sculptée par Mansuy Gauvain. (P.
38,
41,
43,
44,
76.)
E' RAMPE DU PARTERRE,
Ornée des statues de Siméon Drouin. (P.
95,
96.)
Au bas de cette rampe étaient, en 1698, une pièce d'eau et un réservoir pour le poisson.
(1) Chevrier (
Hist. de Lor., t. IV, p.
256) prétend que, sous Charles III, "le feu ayant pris à une aile du Palais par la faute d'un domestique, le maréchal de Salm le frappa; le Duc, qui auroit voulu que chacun imitât son phlegme, arrêta le maréchal et lui dit: "Laissez cet homme, il m'a rendu service; demain j'aurois fait abattre cette aile qui me déplaisoit depuis longtems." Chevrier n'appuie cette assertion sur aucune preuve, et j'ai tout lieu de croire qu'il a fait une de ces confusions de dates, qui lui sont, d'ailleurs, assez ordinaires, en rapportant au temps de Charles III un événement qui n'eut lieu que sous Charles IV. Aucun des nombreux documents que j'ai consultés, ne fait mention d'incendie arrivé au Palais Ducal sous le premier de ces princes.
F' PARTERRE D'EN HAUT (P.
82,
100),
Dont les berceaux furent faits en 1546 (P.
53.), et qui était établi, suivant Lionnois, sur l'emplacement du premier palais bâti par Raoul. (P.
13.)
(1698) Bastion des Dames. (P.
36,
91,
133.)
Aujourd'hui, complétement détruit et faisant partie de la Pépinière.
F'' KIOSQUE DU JARDIN DU BASTION DES DAMES. (P.
149.)
G' BATIMENTS DE LA RUE NEUVE.
C'est derrière celui de ces bâtiments qui touche aux remises des carosses (B'), que l'on commença à construire, en 1571, les écuries qui subsistent encore en partie. (P.
68,
71.)
H' RUE NEUVE OU CARRIÈRE,
Dont la vue a été gravée par Deruet et par Callot, et où avaient lieu les joûtes, tournois et carrousels. (P.
14,
58,
59,
60,
62,
71,
75,
92.)
I' CORPS-DE-GARDE DU BASTION DES DAMES (1698).
C'est près de cet endroit que se trouvait, sans doute, la carrière construite en 1545. (P.
52,
54.)
J' ECURIES DU PALAIS
(D'après la légende donnée par M. de Dumast, au bas de la vue du Palais qui accompagne le
Nancy, spanstoire et tableau.) Elles furent bâties en 1722. (P.
139.) Grand magasin en 1739. (P.
143.)
C'est près de ce bâtiment que se trouvait la salle d'Opéra
(1) construite par Léopold, et qui subit de si nombreuses transformations. (P.
130,
131.)
Ce bâtiment (aujourd'hui détruit et remplacé par les écuries de la cavalerie) est probablement celui qui fut élevé, en 1613, "derrière les Cordeliers," pour y mettre les carosses de la cour. (P.
95.)
(1) On voit, par les pièces justificatives des comptes de l'année 1708, que les menuisiers Poirel et Sevelle "profitèrent l'ordre d'arcspantecture" de la "grande salle de Comédie au palais de la Cour de Nancy;" que les ouvrages de pierre de taille et de maçonnerie furent faits par Sébastien Palissot et consors; la menuiserie, par Gerardon et consors; les ouvrages de sculpture par Regnauld Mesny, Bordenave et Pierre; enfin, que Chassel y fit deux grandes fi