Les enceintes de Paris

Le site du palais de l'Institut, dont les salles des séances s'adossent aux restes de la muraille de Philippe Auguste, ne se trouvait-il pas au XIIIè siècle en dehors de Paris, sur les terres de l'abbaye de Saint-Germain des Près ?

Pour tenter de saisir un phénomène si complexe, il est nécessaire de prendre un recul que seule l'Histoire peut offrir. Au cours des 2000 ans de soli existence, Paris a été tour à tour ville ouverte et ville close, en un mouvement de balancement dicté par les heurs et malheurs de l'Etat. Depuis la première enceinte, hâtivement dressée dans File de la Cité ait moment où vacillait la Pax romana, jusqu'à l'enceinte bastionnée commencée sous les derniers Valois et achevée par Louis XIII, Paris s'est abrité derrière ses murailles, signe tangible de sécurité tout autant que marque symbolique: qui ne sait que Paris, conformément à l'héraldique, porte en son blason des tours crénelées ? A partir du règne de Louis XIV, zénith de (a puissance française, le choix de la ville ouverte semble correspondre à une Pax borbonica, qui s'effondre avec les guerres napoléoniennes en 1814. Une nouvelle enceinte, " les Fortifs; ", voulue par Thiers au milieu du XIXè siècle, marque un dernier effort de défense traditionnelle avant que la guerre moderne ne rende caducs de tels systèmes. Alors s'ouvre le temps des urbanistes et des occasions manquées, que matérialise la dernière « enceinte » de Paris, la plus terrible peut-être : celle du Périphérique, alliance infernale du béton et de l'automobile. Enceinte qui pose à toits les acteurs d'aujourd'hui un défi si difficile à relever.

Paris en ses enceintes ... Une telle histoire permet de suivre, chemin faisant, celle de la capitale, de ses défaites et de ses rêves, en méditant sur l'accroissement prodigieux, chanté par Victor Hugo, d'une des plus grandes villes d'occident.

Sommaire

• Préface
• La ville close
• La Pax Borbonica
• La ville refortifiée
• La ville ouverts
• Index